Affonso ROMANO DE SANT'ANNA
Affonso Romano de Sant’Anna (Belo Horizonte, MG, 1937) est originaire d’une famille protestante du Minas Gerais. Son enfance à Juiz de Fora, MG, est celle d’un enfant pauvre travaillant pour payer ses études. Il fréquente cependant assidûment les bibliothèques publiques. Il commence sa carrière dans le journalisme en 1953, en publiant des critiques de cinéma et de théâtre dans le Diário Comercial et la Gazeta Mercantil.
En 1954, il parcourt le Minas Gerais, prêchant l’Évangile dans les favelas, les hôpitaux et les prisons. De retour à Belo Horizonte, il termine son baccalauréat à l’Université Fédérale en 1962 et publie son premier recueil d’essais, O Desemprego do Poeta, « Le chômage du Poète », dans lequel il explore l’inadéquation du poète à son époque ainsi que sa frustration personnelle.
En 1963, diplômé en Lettres de l’Université Fédérale du Minas Gerais, il organise à Belo Horizonte la Semaine Nationale de la poésie d’avant-garde. Il publie son premier livre de poésie, Canto e Palavra, « Chant et parole », en 1965. En 1965, il enseigne à l’Université de Los Angeles, Californie. En 1968, il participe au programme international des écrivains de l’Université de l’Iowa, qui rassemble 40 écrivains du monde entier.
En 1969, il obtient sa thèse, sur la poétique de Carlos Drummond de Andrade, de l’Université Fédérale du Minas Gerais. En 1971, il épouse Marina Colasanti, journaliste, poétesse, auteure de contes, de littérature pour enfants, selon lui sa meilleure critique et source d’inspiration. De 1973 à 1976, il est Directeur du Département des Arts et des Lettres de l’Université Pontificale Catholique à Rio de Janeiro, et organise une série de réunions nationales sur la littérature. Lors du cours de troisième cycle en lettres organisé en 1976, il favorise la participation de conférenciers internationaux, dont Michel Foucault, dont la visite au Brésil, en plein régime dictatorial, aura une grande répercussion. La même année, il lance son livre Poesia sobre poesia, « Poésie sur poésie ».
Le Jornal do Brasil publie en 1980 son poème Que país é este ?, « Quel pays est-ce donc ? ». À l’instar d’A Implosão da mentira, « L’implosion du mensonge » et de Sobre a atual vergonha de ser brasileiro, « Sur la honte actuelle d’être Brésilien », ce texte est lu dans les maisons et sur les plages, transformé en affiches et placé sur les murs des syndicats. Il enseigne ensuite en Allemagne (Université de Cologne), aux États-Unis (Université du Texas, Université de Californie), au Danemark (Université d’Aarhus), au Portugal (Nouvelle Université) et en France (Université d’Aix-en-Provence).
Au cours des années 1990-1996, il assure la présidence de la Fondation de la Bibliothèque Nationale, où il développe diverses actions pour encourager la lecture. Il est chroniqueur au Jornal do Brasil de 1984 à 1988 et au journal O Globo jusqu’en 2005. Ses poèmes, lyriques, philosophiques et socialement engagés, marqués par une fine ironie et en même temps par une grave mélancolie existentielle, ont été traduits en espagnol, anglais, français, allemand, polonais, chinois et italien.
Oleg ALMEIDA et Philippe MONNEVEUX
(Revue Les Hommes sans Epaules).
Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules
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DOSSIER : La poésie brésilienne, des modernistes à nos jours n° 49 |